La RSE : une voie vers la parité

La RSE

La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) occupe une place de plus en plus importante dans les entreprises. C’est une bonne nouvelle pour les femmes, qui sont déjà très nombreuses à prôner les fameux critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance). Leur positionnement pourrait leur servir de tremplin vers les plus hauts postes en entreprise. Analysons cette transformation prometteuse.

La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) apparaît comme un vecteur puissant pour la pérennité d’une organisation. Alors que les entreprises sont confrontées à des défis majeurs tels que les nouvelles technologies, la crise climatique et la pénurie de main-d’œuvre, la RSE devient une stratégie essentielle pour rester compétitives.

Les experts soulignent que la clé du succès réside dans la mise en avant de valeurs fortes, en particulier les principes ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance), tout en mettant l’accent sur l’aspect humain. La diversification des talents, particulièrement le pilier social(S) des ESG, et l’augmentation de la présence des femmes à tous les niveaux de l’entreprise sont considérées comme cruciales. Déjà très présentes dans les postes reliés à la RSE, les femmes peuvent contribuer à une transformation profonde du leadership. Elles font partie intégrante de la solution, et voient de nouvelles opportunités professionnelles se dessiner.

Taper dans l’œil des talents féminins

La RSE ne se limite pas à une simple stratégie d’entreprise ; elle joue un rôle croissant dans les stratégies organisationnelles globales. En plus de répondre aux préoccupations des clients, de mieux connecter avec les communautés et de conjuguer valeurs financières et éthiques, la RSE est un levier déterminant dans l’attraction et la rétention des talents, en particulier des talents féminins. Selon un sondage du cabinet PwC, près de 62 % des femmes professionnelles, gestionnaires et cadres supérieurs considèrent comme attractive une entreprise qui respecte la diversité, l’inclusivité, les communautés ou encore l’environnement. 

Cet attrait pour des entreprises socialement responsables est logique, car les citoyens et les organisations sont confrontés à un environnement complexe et anxiogène. « Si on sent qu’une organisation œuvre à relever les défis reliés aux enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance, cela vient rejoindre nos valeurs et nos préoccupations et favorise, par le fait même, l’attraction des talents », précise Pauline D’Amboise vice-présidente à la gouvernance et au développement durable du Mouvement Desjardins.

La volonté d’ancrer les principes RSE dans la culture des entreprises se traduit par une présence féminine accrue au sein des directions. « À une certaine époque, on disait qu’une femme qui voulait accéder au comité de direction devait parler comme un homme. Ce n’est plus vrai aujourd’hui. Peu importe qu’on soit un homme ou une femme, chacun a son propre style, et c’est la diversité qui constitue la force d’une entreprise », indique Jérôme Challo, responsable RSE chez CGI.

Sortir de la simple lorgnette financière

Cette évolution impact le leadership dans la mesure où les entreprises réalisent qu’elles ne peuvent plus mesurer leur performance en se basant uniquement sur les finances. Selon Natasha Pouget, responsable des engagements extérieurs et de la RSE dans un grand groupe français, « les enjeux environnementaux et sociaux doivent s’inscrire au cœur des décisions de nos entreprises et sortir du pré carré des directions RSE dans lesquelles ils ont été trop longtemps cantonnés. Ces sujets doivent impérativement être placés au cœur de chacune des décisions et stratégies des entreprises au même titre que la rentabilité et la profitabilité des investissements et activités »

Alors que l’extra financier (ESG) est désormais incontournable, Natasha Pouget regrette que le pilier gouvernance (G) n’ait pas une place équivalente à celle donnée à l’environnement (E) ou au social (S) au sein de la communauté RSE. « La gouvernance est essentielle pour protéger les droits et les intérêts de l’ensemble des parties prenantes et pour nouer les contraintes court terme avec les enjeux de long terme des entreprises ».

Il faudra donc, selon Natasha Pouget, revoir le profil des leaders et miser sur des individus ayant une vision plus large, des softskills habiles et des compétences éthiques pour traiter la RSE, et les critères ESG, dans leur globalité. Le tout en veillant à attribuer un statut identique à chaque dimension.

Les femmes s’attaquent à la RSE

De nos jours, les dirigeantes sont nombreuses dans les postes d’experts associés à la RSE. La parité est même atteinte dans cette branche. D’après Sophie Brochu, cela s’explique dans le fait que la fonction RSE est à géométrie variable dans les entreprises et que les femmes en étaient, de manière générale, titulaires. « On confiait aux femmes des rôles reliés à des segments « mous » de la gestion. Les secteurs plus « durs » comme les opérations, la finance ou l’exploitation étaient historiquement attribués à leurs confrères masculins », informe la PDG d’Hydro-Québec.

Pauline D’Amboise affirme pour sa part que les femmes se distinguent dans leur capacité à gérer la complexité et à créer des ponts avec les différentes parties prenantes. Une compétence indispensable lorsqu’il est question des critères ESG. Les femmes seraient ainsi très à l’aise avec les nouvelles façons de faire en finance, notamment les investissements verts et la finance responsable.

Par ailleurs, Sophie Brochu estime que les principes de la RSE constituent un filtre décisionnel, une manière de penser spécifique, le tout basé sur une structure horizontale. « Dans ce domaine, on gère davantage par influence que par autorité, ce dans quoi les femmes sont très compétentes », avance-t-elle.

La RSE permettrait aux femmes de gravir les échelons

Si la RSE est de plus en plus populaire en entreprise, c’est grâce à ses multiples retombées positives. Selon une étude, une main d’œuvre diversifiée à la tête des entreprises assure une meilleure performance vis-à-vis des critères ESG. Ces derniers sont le gage d’une meilleure performance sur le plan financier, mais également d’un point de vue général.

« On réalise aujourd’hui que les choses que l’on croyait être accessoires — les enjeux reliés à la RSE — sont en fait fondamentales. Tout à coup, ces sphères ont pris une grande importance et connaissent une croissance rapide. Dans ce contexte, cela représente donc une belle opportunité pour les femmes, lesquelles étaient déjà très bien placées dans ce domaine », souligne Sophie Brochu.

En clair, les leaders féminines peuvent passer du second plan au premier plan. Mais faut-il s’inquiéter que la RSE devienne le lieu réservé aux professionnelles ? Ces dernières risquent-elles de se retrouver cantonnées dans ces rôles ? La réponse est non pour Sophie Brochu et Pauline D’Amboise, car de plus en plus d’hommes veulent investir dans ce champ d’activité. La PDG d’Hydro-Québec pense même que l’arrivée des hommes pourrait rehausser les salaires proposés pour ce type de poste.

De plus, Pauline D’Amboise estime que la montée en puissance de la RSE permettrait aux femmes d’atteindre les plus hauts échelons des entreprises : « C’est un véritable big bang que l’on connaît actuellement, qui va aussi entraîner un changement de mentalité et une évolution du leadership. Un développement heureux, qui permettra aux femmes de prendre du galon et d’accéder en plus grand nombre aux postes de direction et de PDG ».

La RSE est un vaste vivier de talents pour les entreprises voulant progresser sur la diversité et atteindre la parité, aussi bien dans leur comité de direction qu’aux plus hauts postes décisionnels. En effet, s’engager dans les volets RSE suppose des compétences transversales et une expertise opérationnelle et stratégique, ce à quoi les femmes auraient été davantage exposées dans leur carrière professionnelle.

Auteur : Lucie P.

Une femme dans un monde d'hommes, et je ne parle pas de l'univers de la communication ou du marketing mais de notre société. Oui il faut se battre pour défendre ses idées et ses positions, 2 fois plus lorque l'on est une femme ! Mon job, vous donnez mes astuces et régler quelques comptes pour que vous puissiez survivre dans cette jungle !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *