L’épuisement professionnel touche de nombreux cadres et dirigeants, mais les femmes occupant des postes à responsabilité semblent particulièrement exposées à ce phénomène. Plusieurs facteurs, liés à la fois à la culture d’entreprise, aux attentes sociales et à la répartition des rôles, expliquent cette surcharge et ce stress accru. Voici les principales raisons pour lesquelles les femmes dirigeantes s’épuisent plus que les hommes.
Une charge mentale et organisationnelle accrue
Les femmes dirigeantes doivent souvent jongler entre de multiples responsabilités professionnelles et personnelles. Elles continuent d’assumer une part importante des tâches domestiques et familiales, même lorsqu’elles occupent des postes à haute responsabilité. Cette double charge, professionnelle et privée, génère une pression constante et limite les moments de répit, augmentant ainsi le risque d’épuisement.
L’absence de reconnaissance ou de valorisation de ce travail invisible, tant dans la sphère privée que dans l’entreprise, accentue le sentiment de surmenage et de dévalorisation. Ce travail supplémentaire, rarement pris en compte dans les évaluations de performance ou les promotions, pèse lourdement sur le moral et l’énergie des femmes dirigeantes.
Une pression accrue pour être exemplaires
Les femmes dirigeantes subissent souvent une pression supplémentaire pour prouver leur légitimité et leur compétence, dans des environnements où elles sont encore minoritaires aux postes de direction. Cette exigence de performance constante, couplée à la peur de l’échec et au désir d’être irréprochables, crée un climat de stress chronique. Leur engagement et leur perfectionnisme, encouragés par des normes sociales et culturelles, les poussent à en faire toujours plus, au risque de s’épuiser.
Cette pression se manifeste aussi par la difficulté à déléguer, par la nécessité de contrôler tous les aspects de leur travail et par la volonté de répondre à des attentes élevées, tant de la part de leur entourage professionnel que personnel.
Un accès limité aux postes de direction et un manque de soutien
Malgré des progrès, les femmes restent sous-représentées dans les postes de direction, ce qui limite leur accès à des réseaux d’entraide, à des mentors et à des opportunités de développement professionnel. Cette situation crée un sentiment d’isolement et de stagnation, qui peut rapidement conduire à l’épuisement. Le manque de soutien, tant de la part de l’entreprise que des collègues, accentue la charge émotionnelle et la sensation d’être seule face aux défis.
De plus, les femmes dirigeantes sont moins souvent accompagnées ou coachées dans leur parcours, ce qui les oblige à trouver seules des solutions à leurs difficultés. Cette absence de soutien renforce le sentiment de responsabilité et la pression ressentie.
Une culture d’entreprise à faire évoluer
La culture d’entreprise joue un rôle clé dans l’épuisement des femmes dirigeantes. Dans de nombreuses organisations, les stéréotypes de genre persistent, limitant l’accès des femmes à des postes de pouvoir ou les exposant à des comportements discriminants. Les femmes sont parfois confrontées à des attentes différentes, à des critères d’évaluation plus exigeants ou à des obstacles invisibles, comme le fameux « plafond de verre » ou l’« échelon brisé » dans l’ascension hiérarchique.
La charge de travail excessive, le manque de reconnaissance et l’absence de soutien institutionnel créent un environnement propice à l’épuisement professionnel. Les femmes dirigeantes doivent donc redoubler d’efforts pour s’imposer, ce qui accroît leur vulnérabilité au burn-out.