Si vous êtes propriétaire d’une petite entreprise, vous savez à quel point la fiscalité peut être un casse-tête. Entre les impôts sur les bénéfices, la TVA, la CFE, la CVAE et les autres taxes locales, vous pouvez vite vous retrouver avec une facture salée à payer au fisc. Heureusement, il existe des stratégies fiscales pour réduire votre charge fiscale et améliorer la rentabilité de votre activité.
Choisir le bon statut juridique
Le choix du statut juridique de votre entreprise a un impact direct sur votre fiscalité. En effet, selon que vous optez pour une entreprise individuelle, une EURL, une SARL, une SAS ou une SASU, vous ne serez pas imposé de la même manière. Par exemple, si vous êtes en entreprise individuelle ou en EURL soumise à l’impôt sur le revenu (IR), vous serez imposé sur le bénéfice de votre entreprise, même si vous ne vous versez pas de rémunération. En revanche, si vous êtes en SARL, en SAS ou en EURL soumise à l’impôt sur les sociétés (IS), vous serez imposé sur le bénéfice de votre entreprise après avoir déduit vos charges et votre rémunération. Vous pourrez ainsi moduler votre imposition en fonction de vos besoins.
Voici quelques conseils en vidéo :
Le choix du statut juridique dépend aussi de votre chiffre d’affaires, de votre secteur d’activité, de vos perspectives de développement et de vos besoins de protection sociale. Il est donc important de bien se renseigner avant de se lancer et de faire appel à un expert-comptable si besoin.
Profiter des crédits d’impôt à l’investissement
Si vous investissez dans des biens ou des services qui contribuent au développement durable, à la recherche et développement, à l’innovation ou à la formation de vos salariés, vous pouvez bénéficier de crédits d’impôt qui viendront réduire votre impôt sur les bénéfices. Par exemple, le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) vous permet de déduire 30 % des dépenses liées à l’amélioration de la performance énergétique de vos locaux professionnels. Le crédit d’impôt recherche (CIR) vous permet de déduire 30 % des dépenses liées à la recherche et développement jusqu’à 100 millions d’euros et 5 % au-delà. Le crédit d’impôt innovation (CII) vous permet de déduire 20 % des dépenses liées à la conception ou à l’amélioration de produits ou procédés innovants jusqu’à 400 000 euros par an. Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) vous permettait de déduire 6 % des rémunérations versées à vos salariés jusqu’à 2,5 fois le SMIC jusqu’en 2019. Il a été supprimé depuis le 1er janvier 2020 et remplacé par une baisse des cotisations sociales patronales.
Pour bénéficier de ces crédits d’impôt, vous devez respecter certaines conditions et déclarer vos dépenses éligibles sur des formulaires spécifiques. Vous pouvez consulter le site du ministère de l’économie pour plus d’informations.
Optimiser sa rémunération
En tant que dirigeant d’une société soumise à l’IS, vous pouvez choisir entre deux modes de rémunération : le salaire et les dividendes. Le salaire est soumis aux cotisations sociales et à l’impôt sur le revenu, tandis que les dividendes sont soumis aux prélèvements sociaux et au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 %. Il existe donc un arbitrage à faire entre ces deux options en fonction de votre situation personnelle et de votre tranche marginale d’imposition. En règle générale, il est conseillé de privilégier le salaire si vous êtes dans une tranche d’imposition faible ou moyenne, et les dividendes si vous êtes dans une tranche d’imposition élevée. Vous pouvez aussi combiner les deux modes de rémunération pour optimiser votre fiscalité.
Déduire ses charges et ses amortissements
Pour réduire votre bénéfice imposable, vous pouvez déduire les charges liées à l’exercice de votre activité, comme les frais de déplacement, les frais de repas, les frais de formation, les frais de publicité, les frais de comptabilité, etc. Vous devez toutefois respecter le principe de la déductibilité des charges, qui implique que les charges soient engagées dans l’intérêt de l’entreprise, qu’elles soient justifiées par des pièces comptables et qu’elles soient comptabilisées dans l’exercice auquel elles se rapportent.
Vous pouvez également déduire les amortissements des biens que vous utilisez pour votre activité, comme les véhicules, les machines, le matériel informatique, etc. Les amortissements correspondent à la perte de valeur des biens du fait de leur usure ou de leur obsolescence. Ils sont calculés selon la durée d’utilisation du bien et le mode d’amortissement choisi (linéaire ou dégressif). Les amortissements vous permettent de répartir le coût d’acquisition du bien sur plusieurs années et de diminuer votre bénéfice imposable.
Utiliser le plan d’épargne retraite (PER)
Le plan d’épargne retraite (PER) est un dispositif qui vous permet de vous constituer une épargne en vue de votre retraite tout en bénéficiant d’un avantage fiscal. En effet, les versements que vous effectuez sur votre PER sont déductibles de votre revenu imposable dans la limite d’un plafond annuel. Ainsi, vous réduisez votre impôt sur le revenu tout en préparant votre avenir. Le PER peut être individuel ou collectif. Le PER individuel est souscrit à titre personnel auprès d’un établissement financier. Le PER collectif est mis en place par l’entreprise au profit de ses salariés. Vous pouvez cumuler les deux types de PER si vous le souhaitez.
Le PER présente aussi l’avantage d’être flexible et transférable. Vous pouvez choisir le montant et la fréquence de vos versements, ainsi que la gestion financière de votre épargne. Vous pouvez également transférer votre épargne d’un PER à un autre sans frais ni pénalités. Enfin, vous pouvez débloquer votre épargne de manière anticipée dans certains cas, comme l’achat de votre résidence principale ou la cessation d’activité.